Le 21 janvier de chaque année depuis 1948, le Québec célèbre l’adoption de son drapeau national, symbole identitaire d’une nation francophone présente en sol d’Amérique depuis déjà plus de 400 ans.
Au XVIe siècle, la fleur de lys fait son apparition en Nouvelle-France lorsque Jacques Cartier plante une croix portant les armoiries de la France où sont représentées trois fleurs de lys d’or.
8 juillet 1758 : La bataille de Carillon, où 3 500 soldats français ont mis en déroute tout près de 15 000 Britanniques venus envahir la Nouvelle-France, porte fièrement l’étendard qui sera témoin de la plus grande victoire des armées françaises en Amérique.
26 septembre 1902 : L’abbé Elphège Filiatrault de St-Jude, près de Saint-Hyacinthe, hisse sur son presbytère un drapeau semblable à celui de la bannière de Carillon (retrouvé dit-on vers 1889 et illustré dans un poème d’Octave Crémazie), sauf que les fleurs de lys sont blanches, voulant réunir les différents traits identitaires des Québécois.
En 1903, on ajoute à ce drapeau un Sacré-Coeur entouré de feuilles d’érables. Ce drapeau deviendra notamment en 1926, par vote de l’Assemblée législative, l’emblème de la Société Saint-Jean-Baptiste de Québec.
1935 : À la demande de l’abbé Lionel Groulx, l’Assemblée législative décide d’enlever le Sacré-Coeur sur le drapeau, car la présence d’un emblème religieux pose des problèmes. Plus tard, le drapeau prend le nom de fleurdelysé (ou fleurdelisé), au même moment où l’Union Nationale est fondée par le député trifluvien Maurice Duplessis.
2 décembre 1947 : Le député de l’opposition René Chaloult dépose une motion à l’Assemblée qui doit être débattue le 21 janvier 1948 afin de doter le Québec d’un signe distinctif, aussitôt récupéré par le chef de l’Union nationale, alors premier ministre du Québec.
Maurice Duplessis pris tout le monde par surprise, le 21 janvier 1948, peu avant trois heures de l’après-midi, Duplessis consacre le fleurdelysé emblème officiel du Québec par un arrêté unanime du Conseil des ministres, pour enfin remplacer l’Union Jack qui flottait depuis la Conquête de 1760. Au moment où il annonce la nouvelle en Chambre, le drapeau flotte déjà à la tour centrale de l’hôtel du parlement.
On pourrait dire que le Fleurdelysé a trois pères : Lionel Groulx, René Chaloult et Maurice Duplessis. Groulx en a beaucoup parlé dans les années 1920 et 1930, Chaloult en a fait son cheval de bataille, mais Duplessis l’a concrétisé.
Clin d’oeil, la typographie officielle du Gouvernement du Québec s’appelle… Chaloult.
Sources : lequebecois.org / maryo thomas
« D’azur à la croix d’argent cantonnée de quatre fleurs de lys du même »
– Le fleurdelysé en language héraldique