Parade de la Saint-Jean-Baptiste, 24 juin 1947. Archives nationales du Québec à Montréal, fonds Conrad Poirier (P48, S1, P15665). Photo : Conrad Poirier.
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Les enfants occupent une place importante dans les différents défilés de la Saint-Jean-Baptiste. Dans les premières processions du milieu du 19e siècle, la foule entière ayant assisté à la messe participe ensuite à la marche. Les enfants se mêlent ainsi à la foule d’adultes et des différentes sociétés présentes. Plus tard, alors que les défilés prennent davantage des airs de spectacle, les enfants sont souvent sollicités pour représenter certains personnages au sein de reconstitutions historiques. En 1855, par exemple, saint Jean-Baptiste, Jacques Cartier, un chef autochtone et un Canadien-français sont tous personnifiés par de jeunes garçons, dont certains arborent fièrement une fausse moustache ! Dès les années 1860, le personnage du petit saint Jean-Baptiste revient chaque année. Habillé des attributs d’un jeune berger, l’enfant choisi devient rapidement l’un des symboles les plus reconnaissables du traditionnel cortège.
Plus tard, alors que les défilés prennent la forme qu’on leur connaît aujourd’hui, de larges groupes d’enfants sont invités à prendre part aux festivités. En 1874, lors du grand défilé soulignant le 40e anniversaire du banquet de Ludger Duvernay, ce sont par exemple les enfants des écoles de la doctrine chrétienne qui ouvrent la marche, tout juste après le drapeau de la confédération. Plus loin dans la procession, on retrouve trois autres groupes d’étudiants : les élèves de l’école normale, les élèves du collège Sainte-Marie et les élèves du collège de Montréal. Plus de 1000 enfants au total participent en général aux défilés de l’époque.
Les chars allégoriques, devenus plus élaborés dans les décennies suivantes, continuent aussi de présenter des reconstitutions et des mises en scène mettant en vedette des enfants. En 1931, le défilé en l’honneur des femmes canadiennes a même un tableau nommé « la fillette ». En 1943, le défilé rendant hommage aux mères canadiennes s’ouvre avec un char allégorique présentant une mère affairée dans la maison avec un groupe de jeunes enfants.
Ces défilés du 20e siècle, rivalisant de créativité et d’éléments spectaculaires, ont tôt fait d’attirer de nombreux enfants parmi les spectateurs. D’autres également, comme en témoigne une photo de 1947, distribuent des rafraîchissements à la foule. Il faut dire que le 24 juin est souvent une journée très chaude ! D’ailleurs, on apprend dans un article de La Presse de 1953 que ces petits « commerces ambulants qui distribuent des “eaux gazeuses” plus ou moins glacées, du “pop-corn” et des ballons » font partie chaque année de la foule. Selon l’auteur, ils font même de véritables petites fortunes dans ces événements, vendant leurs bouteilles jusqu’à 20¢ l’unité !