2 juillet 1874 Fête nationale du Québec - Montréal

Les célébrations grandioses de 1874

Archives 1874

La procession passant dans la rue Saint-Jacques, 2 juillet 1874. Collections de BAnQ, L’Opinion publique (0002743780).

L’une des célébrations les plus grandioses de la Fête nationale a lieu en juin 1874. On y souligne le 40e anniversaire de l’Association Saint-Jean-Baptiste avec un somptueux défilé dans la rue Saint-Jacques. Regroupant pas moins de 10 000 figurants, 31 corps de musique, 91 Sociétés et plusieurs chars allégoriques, l’impressionnant cortège a tôt fait d’attirer les foules. 

Les festivités s’étendent même au-delà des rues de Montréal : l’île Sainte-Hélène, qui avait auparavant une fonction davantage militaire, est inaugurée le 24 juin comme parc public avec un concert extérieur des plus spectaculaires. Des bateaux à vapeur assurent le déplacement des milliers de personnes qui y assistent, dont un bon nombre de Franco-Américains venus des États-Unis pour l’occasion. 

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Le concert pique-nique à l’île Sainte-Hélène, 2 juillet 1874. Collections de BAnQ, L’Opinion publique (0002743778). 

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40 ans après le premier banquet de la Saint-Jean-Baptiste, organisé à l’initiative de Ludger Duvernay, la Fête nationale des Canadiens-français est célébrée en grand à Montréal. Pour l’occasion, les Sociétés Saint-Jean-Baptiste de diverses villes du Canada et même des États-Unis sont invitées à se joindre aux réjouissances. Environ 30 000 voyageurs de l’extérieur de la ville sont donc accueillis dans la métropole en juin 1874. Les hôtels et les auberges sont remplis à craquer : le Palais de Cristal, bâtiment d’expositions situé à l’époque sur la rue Sainte-Catherine, est converti en hôtel pour pallier au manque de chambres disponibles. Selon le magazine L’Opinion publique, certains visiteurs vont jusqu’à dormir sur des tables de billard pour éviter de passer la nuit dehors ! 

Le matin du 24 juin, les rues du Vieux-Montréal commencent à s’agiter à l’approche de la procession de la Saint-Jean-Baptiste, qui doit commencer son trajet à 7h45 au Champ-de-Mars. 10 000 figurants, 31 corps de musique, 91 Sociétés et 15 chars allégoriques font partie du cortège, ce qui en fait à ce moment-là le plus imposant des défilés de l’histoire de la Fête nationale. Les grandes artères de la métropole, dont la rue Saint-Jacques, sont décorées pour l’occasion. D’impressionnants «arcs de triomphe», grandes arches ornées de drapeaux et de messages de bienvenue, sont aussi installés le long du parcours. 

La procession prend fin vers 11 heures à l’église Notre-Dame. On y tient la traditionnelle messe de la Saint-Jean-Baptiste. En après-midi, des discours sont prononcés au Champ-de-Mars par des échevins et autres personnalités du monde politique montréalais. À 19 heures, plus de 1 200 convives sont attendus à l’édifice du Marché Bonsecours, où se situe à l’époque l’Hôtel de ville.  On y organise un grand banquet gastronomique, ponctué de performances musicales et de nombreux toasts. La soirée se termine vers 2 heures du matin ! 

Le lendemain, un grand concert est organisé à l’île Sainte-Hélène, inaugurée pour l’occasion comme parc public. L’Opinion publique estime une foule d’environ 15 000 personnes, déplacée dès le petit matin grâce à des bateaux à vapeur qui servent de navette. Le concert est donné par 600 musiciens, dont plusieurs corps de musique venus des États-Unis. On y joue de la musique classique, quelques compositions originales créées pour l’occasion, ainsi que des chansons traditionnelles comme Vive la Canadienne ou À la claire fontaine. Ce concert clôture donc les festivités de la Saint-Jean-Baptiste tout en marquant l’histoire de l’île Sainte-Hélène, qui change de vocation. 

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