Fête de la Saint-Jean-Baptiste, 1965. Archives nationales du Québec à Montréal, fonds La Presse (P833, S4, D785). Photo : René Picard.
À la veille d’Expo 67, un char du défilé de 1965 arbore le thème de la terre d’accueil. Avec son globe décoré d’une multitude de drapeaux du Québec, le tableau porte un message clair : en pleine Révolution tranquille, le Québec s’ouvre sur le monde et le monde s’ouvre à lui. Deux ans plus tard, en 1967, le défilé propose des chars allégoriques aux noms tout aussi évocateurs, comme « la vocation internationale du Québec », « la chanson québécoise dans le monde » ou encore « Montréal, carrefour des peuples ». L’atmosphère électrisante de l’Expo est à l’honneur : des hôtesses de différents pavillons font même partie du cortège!
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Dans les années 1960, avec la fin du gouvernement de Duplessis et le début de la Révolution tranquille, on souhaite célébrer le Québec moderne et ses nombreux changements. Le défilé de la Saint-Jean-Baptiste à Montréal veut projeter cette image d’un Québec ouvert sur le monde et impliqué sur la scène internationale. Les thématiques visent ainsi à souligner les bons coups du Québec dans le monde, ou encore à promouvoir le caractère cosmopolite de Montréal. Après l’annonce, en 1962, de la tenue de l’exposition universelle dans la métropole québécoise, la fébrilité s’installe: dans le défilé de la Saint-Jean-Baptiste de 1964, par exemple, on voit parader un énorme globe terrestre orné des mots « Expo 67 ».
L’année suivante, le défilé met en lumière le dynamisme de la métropole. On y fait l’éloge du foisonnement économique et des nombreux changements qui caractérisent Montréal à l’époque. Un char est par exemple consacré au futur métro alors en construction ; un autre dévoile le tout nouveau logo d’Hydro-Québec ; un autre encore montre des bâtiments anciens entourés des gratte-ciels du centre-ville.
Outre ces nouveautés, la population de Montréal se diversifie avec l’arrivée de nombreux immigrants après la Seconde Guerre mondiale. On tient donc à présenter le Québec moderne comme un lieu d’ouverture aux autres cultures, qui font partie intégrante de la vie sociale, culturelle et économique de la métropole. Le char intitulé Québec, terre d’accueil en est un bon exemple : à la veille de l’Expo, le Québec s’ouvre au monde et le monde s’ouvre à lui !